L’aurions-nous oublié ? Tout est une question de Mots. J’habitais au centre du monde, le Port des Champs Elysées, lieu d’esthétique, de liberté, d’originalité, classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco… Mon univers a maintenant basculé en Zone Grise, fluctuante, définie pour cadrer une menace sourde mais réelle : celle du terrorisme. Lorsque ce samedi 20 juillet, Iska la malinoise de 4 ans, faisait glisser sa gueule inquiète et noire partout dans ma péniche, menée par Nicolas le maître chien, le compte à rebours était enclenché. Curieusement, je me suis rapprochée des gens du quartier, de Mr El Amrani du Carrefour Express, très affairé avec le QR code de ses produits – c’est l’épicerie des touristes du musée d’Orsay et des célibataires du quartier, où on achète du taboulé sous vide, des demi-concombres et des bières à l’unité, de Mr Boudoux le propriétaire du Solférino qui sert de 12h00 à 00h00, de François, nouvel habitant du port. Comme à l’approche de moments exceptionnels où le temps suspend son vol, le besoin de communiquer est fort. Demain 24 juillet, jusqu’au 27, « Lockdown » : l’état d’urgence est décrété, jusqu’au 27. Selon la loi l’état d’urgence peut être déclenché « soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’évènements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique. »
theresefournier
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